Lire et écrire dans les périphéries urbaines, Buenos Aires, Rio de Janeiro et Paris

les 23 et 24 novembre 2016

Le 23/11 à l’Université Sorbonne nouvelle – Paris 3, Censier salle Las Vergnas
Le 24/11 en Sorbonne, Salle Bourjac

programme complet

Le colloque a pour objectif la communication et la discussion des travaux réalisés depuis janvier 2014 dans le cadre du programme ECOS Sud Lire et écrire dans les périphéries urbaines aujourd’hui (Buenos Aires et Paris). Bibliothèques, livres, chansons, écrits numériques.*

Ce projet réunit un groupe de chercheurs d’universités françaises et argentines de disciplines diverses (sociologie, philosophie, anthropologie) avec des professionnels et des acteurs de terrain (bibliothécaires, écrivains, artistes).

Au cours de la dernière année du projet, un nouvel axe de réflexion est ouvert en direction de la société brésilienne et en particulier de la ville de Rio de Janeiro.

Prenant appui sur une double démarche comparative entre aires culturelles et périodes historiques, la recherche mise en oeuvre a pour objectif d’analyser les formes contemporaines d’investissement de l’écrit des classes populaires sous l’angle spécifique de la dimension politique de l’écriture et de la lecture. Il est plus précisément question d’étudier le rapport à l’écrit des classes populaires des périphéries urbaines. En France comme en Argentine, la sociologie a décrit le passage du « travailleur » à l’« habitant » comme l’une des transformations majeures opérées depuis les années 1980. Une fraction des classes populaires organise sa présence dans la société à partir d’une conception de la citoyenneté où la culture et la ville tiennent une place prépondérante. Bien que toujours structurées par un univers de référence lié au travail, les individus qui appartiennent aux milieux populaires se pensent eux-mêmes et sont perçus comme des sujets producteurs de culture au sein d’une civilisation métropolitaine. Il s’agit donc d’interroger la culture des périphéries urbaines comme une nouvelle composante de la culture populaire contemporaine. Les notions de « quartier » et de « périphérie » constituent ici des catégories centrales que le colloque permettra de questionner. Quel est le territoire des classes populaires et la place symbolique à laquelle ces catégories sociales et leurs productions culturelles sont assignées ? La périphérie urbaine est elle aussi périphérie culturelle ou encore périphérie politique ? Le monde de la lecture et de l’écriture ont-ils un centre ? Où se situent les consommations et les productions de la parole écrite des quartiers populaires aujourd’hui ? L’écrit, représente-t-il un centre par rapport à d’autres formes culturelles qui lui seraient périphériques ?

L’objectif du colloque est d’identifier des groupes et des individus au sein des classes populaires ou des groupes subalternes qui se servent de l’écrit pour construire une identité commune, pour se différencier d’autres groupes sociaux caractérisés par d’autres formes de rapport à l’écrit, pour prendre leurs distances ou contester les formes écrites de l’administration, des institution, des bureaucraties, de l’école ou encore pour tenter de s’inscrire dans l’ordre politique. En plus de la lecture, le projet accorde une attention particulière à l’ensemble des productions écrites, quels que soient leurs supports de publication ou de communication. Ainsi, au centre des analyses et des discussions suscitées par le projet de recherche se trouve la question de la prise de parole d’individus souvent considérés de simples consommateurs de culture, voire comme des sujets incapables de parler en leur nom propre. La connexion entre différents types de littératie et de production écrite (livres, prose, poésie, chansons, blogs, réseaux sociaux, etc.) est à mettre en relation avec les supports (papier, électronique) et les différents espaces de communication et d’expression en fonction des milieux sociaux. La figure de l’auteur/scripteur est ici centrale ainsi que celle des espaces institutionnels qui abritent ou font la promotion de la parole écrite en plus de l’école ; une attention particulière devant ici être prêtée aux bibliothèques publiques. Au sein de la confrontation entre politique et écriture, une dimension historique mérite d’être intégrée à la réflexion. On observera ainsi le rapport actuel à l’écrit des classes populaires en Argentine et en France au regard de ce qu’il a été au XIX et au XX siècles pour la classe ouvrière.

Institutions qui prennent part au colloque :
Service Etudes et recherche, Bibliothèque publique d’information (Bpi), Centre Georges Pompidou ; Centre Gabriel Naudé, Ecole nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) ; Institut des hautes études de l’Amérique Latine (IHEAL), Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 ; Laboratoire du changement social et politique, Université Paris Diderot – Paris 7 ; CONICET, Consejo nacional de investigaciones científicas y técnicas (MINCyT, Argentina)

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