Comité Littérature contemporaine, modération, critique & médiation 20/21, séance 3

11 mars 2021 • 09:30-12:30

IMPORTANT : en raison des conditions sanitaires actuelles, le comité se fera en visio-conférence.
Contactez Sébastien et Hélène pour obtenir le lien de la réunion.

 

Liste des titres à lire :

Nicole Caligaris
Carnivale, Verticales, 2020

« C’était sous un ciel bleu, de la couleur de ma carrosserie, par 360° de solitude, comment as-tu pu me faire ça, Cantaloupe ? Comment as-tu pu me refiler un secteur pareil, Chérie ? J’avais ma pile de contrats posée sur le siège arrière, la prochaine ville était à je ne sais combien de bornes, mon quota n’était pas fait, j’étais dans le rouge, comme tous les mois depuis des mois et c’était le dernier mois de l’année, je ne me plains pas, d’accord, plus qu’un malheureux contrat à placer pour boucler la boucle, mais non, quota ou pas, tout le bureau se casse à heure fixe, on ferme, basta, et moi, je suis coulé, je repars pour une vie sur ces secteurs de misère, laisse-moi un délai, c’est rien, c’est beaucoup, une chance de sortir du cycle, Chérie, le temps de réaliser mon chiffre, je t’en prie, pour clôturer ce compte qui me plombe depuis des années, depuis toujours, depuis que je suis chez Ponzi. »

Nicole Caligaris, née à Nice en 1959, vit et travaille à Paris. Outre quelques livres illustrés ou d’écritures fragmentaires, Nicole Caligaris a publié principalement des fictions. Au Mercure de France : La Scie patriotique (1997 ; rééd. Le Nouvel Attila, 2016) ; Tacomba (2000), Les Samothraces (2000 ; rééd. Le Nouvel Attila, 2016). Aux éditions Verticales : Barnum des ombres (2002), Les Chaussures, le drapeau, les putains puis L’Os du doute (collection « Minimales », 2003 et 2006), Okosténie (2007), Dans la nuit de samedi à dimanche (2011) et le récit Le Paradis entre les jambes (2013). En avril 2020 paraît son nouveau roman : Carnivale.

Lou Darsan
L’Arrachée belle, La contre allée, 2020

« Au centre de cette histoire, il y a le corps d’une femme, ses hantises et
ses obsessions, & il y a la nature. C’est l’histoire d’une échappée belle, d’une femme qui quitte, presque du jour au lendemain, tout ce qui déterminait son identité sociale.

Elle sort de stase et se met en mouvement. Son départ est d’abord une pulsion, une sorte de fuite vers l’avant qui tient du road movie, avec de longues traversées de paysages en voiture, en auto-stop, puis à pied.
De la fuite et l’errance du départ, cette échappée va se transformer en nomadisme et en un voyage vers la réalisation de soi.

L’Arrachée belle, c’est une échappatoire à une situation vécue comme oppressante : une vie de couple dont la violence réside dans l’absence de relation, dans le vide entre les corps, dans les non-dits, l’incompréhension, la distance qui se creuse. J’ai voulu faire ressentir la violence de ces quotidiens subis, cette perte de sens qui est devenue pour la femme une absence au monde et à elle-même, et que l’on nomme en psychologie un syndrome de déréalisation et de dépersonnalisation, une façon de s’extraire de ce qu’on ne peut pas supporter, symbolisée par l’absence de prénom du personnage. »

Lou Darsan est nomade et écrivaine. Née en 1987, elle poursuit des études de Lettres Modernes puis exerce le métier de libraire quelques années. Elle publie des chroniques littéraires dans plusieurs revues en ligne ainsi que sur  son site personnel, Les feuilles volantes, où elle explore par ailleurs son rapport au paysage réel et mental, à travers l’impression, l’évocation de l’image et la modification du regard. L’Arrachée belle est son premier roman.

Faïza Guène
La discrétion, Plon, 2020

 » Ses enfants, eux, ils savent qui elle est, et ils exigent que le monde entier le sache aussi. « 

Yamina est née dans un cri. À Msirda, en Algérie colonisée. À peine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté. Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n’est-ce pas une autre façon de résister ? Mais la colère, même réprimée, se transmet l’air de rien.

Faïza Guène, née le 7 juin 1985 à Bobigny en France, est une romancière et scénariste française. Son premier roman Kiffe Kiffe Demain, publié à l’âge de 19 ans, rencontre un succès mondial. Vendu à plus de 400 000 exemplaires en France et à l’étranger, il est traduit dans vingt-six langues. L’écrivaine publie par la suite cinq romans, des comédies sociales, qui explorent l’identité, notamment des Français issus de l’immigration maghrébine.

Celia Levi
La Tannerie, Tristram, 2020

Jeanne, ses études terminées, a quitté sa Bretagne natale pour vivre à Paris. Elle a trouvé un stage d’« accueillante » à la Tannerie, une nouvelle institution culturelle, installée dans une usine désaffectée de Pantin. D’abord déboussolée par le gigantisme et l’activité trépidante du lieu, timide et ignorante des codes de la jeunesse parisienne, elle prend peu à peu de l’assurance et se lie à quelques-uns de ses collègues, comme la délurée Marianne ou le charismatique Julien, responsable du service accueil. Elle les accompagne dans leurs déambulations nocturnes, participe à des fêtes. Leur groupe se mêle au mouvement Nuit debout. Ils se retrouvent dans des manifestations, parfois violentes — mais sans véritablement s’impliquer, en spectateurs. Bientôt, deux ans ont passé. Dans l’effervescence de la Tannerie, en pleine expansion, chacun essaie de se placer pour obtenir un vrai contrat ou décrocher une promotion. Jeanne va devoir saisir sa chance.

D’origine chinoise, Celia Levi vit en France tout en séjournant souvent à Shanghaï. La Tannerie est son quatrième roman, après Les insoumises (2009), Intermittences (2010) et Dix Yuans un kilo de concombres. Tous ont été publiés par les éditions Tristram.