Les revues de sciences et de société : Le 12/03/10

Au fil de leur avancée, les sciences enrichissent notre approche du réel, mais elles ne cessent également de remodeler nos modes de vie, nos valeurs, nos conceptions de l’homme et de la société. C’est pourquoi elles ne peuvent demeurer qu’une préoccupation de spécialistes : tout citoyen est touché et peut revendiquer le droit d’être informé sur ce qu’elles nous donnent à savoir du monde, de nous-même, ce que l’on peut espérer ou craindre de la marche des progrès techniques.
L’atelier Revues contemporaines du 12 mars 2010, animé par Caroline Hoctan, s’est penché sur l’univers des sciences et sur les questions de société qu’elles soulèvent. À cette occasion, la groupe a accueilli Thomas Parisot, de Cairn.info, portail en ligne des revues de sciences humaines.
Cinq revues du domaine ont par ailleurs été présentées :
— sous format papier, L’Autre, Alliage, le hors-série « Bioéthique » de la revue Études ;
— au format électronique, Le Courrier de la planète et Réflexiences.

Vous trouverez dans et à partir de cette page :

— la synthèse de Caroline Hoctan, à lire ici (» ou à télécharger en .pdf) accompagnée d’un « Petit panorama des revues françaises de sciences et de société » et d’éléments bibliographiques (» c’est à découvrir en cliquant ici) ;
— le fil de l’intervention de Thomas Parisot (» ici), illustrée, sur un document powerpoint (» à découvrir ici), de captures d’écran et de chiffres permettant d’appréhender non seulement le fonctionnement de Cairn, mais, au-delà, la situation du lectorat et les évolutions éditoriales et économiques de l’univers des revues de sciences sociales ;
— la présentation des revues sélectionnées pour le comité (un peu plus bas, c’est-à-dire » ici).

Sommaire

Panorama des revues de sciences et de société ⇒
Les revues de sciences sociales en ligne : le projet Cairn ⇒
Parcours des revues sélectionnées ⇒

 

Panorama des revues de sciences et de société

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Synthèse rédigée par Caroline Hoctan à partir de multiples sources produites par des spécialistes du domaine.
» Télécharger le document de présentation au format .pdf

1. Introduction
2. Évolution du concept éditorial de la revue de sciences
3. Situation des revues de sciences
4. Petit panorama des revues françaises de sciences et de société
Bibliographie

1. Introduction
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Le sujet de cet atelier était préalablement « Les revues de sciences citoyennes ». Or, ce substantif n’est pas simple à prendre en compte pour dresser un panorama historique des revues qui traitent de sciences. L’historien Vincent Duclert a ainsi expliqué que l’engagement des revues françaises de sciences, de l’affaire Dreyfus à la Seconde Guerre mondiale en passant par le Front populaire, n’était pas toujours celui qu’on pourrait croire, et que ce qui semble une posture « citoyenne » pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres. Cet engagement « citoyen » était en effet souvent relié à de puissants enjeux politiques. Vincent Duclert rappelle ainsi que durant l’Occupation, des « pratiques de résistance surent se développer dans ce contexte de soumission à la légalité et se relier à des entreprises déclarées de combat contre l’Occupant ». Ainsi, entre « dérangement » et « accommodement », entre « refus détourné » et « adhésion minimale », la frontière qui sépare technique et éthique n’est pas facile à distinguer, ni même possible à considérer comme « citoyenne »… Tout dépend qui est alors au pouvoir et ce qu’on accepte comme « valeurs » de citoyenneté.
Pour autant, l’idée d’une science de dimension « citoyenne » est possible à approcher, comme l’a montré un colloque qui s’est tenu en janvier 2005 intitulé précisément « Sciences citoyennes » [Colloque international, Saint-Étienne, 13-14 janvier 2005 : » la présentation ici]. En effet, les contributions de ce colloque ont montré qu’une science considérée comme « citoyenne » provient de la reconnaissance d’un pacte républicain implicite entre « science » et « démocratie ». Ce pacte implique que la connaissance soit partagée entre tous et que la science en est sa forme institutionnelle. Cependant, allant à l’encontre de cette idée d’une connaissance partagée démocratiquement, le processus historique d’institutionnalisation a presque tout le temps supposé l’exclusion du profane. Telle est la tension fondamentale étayant toutes les polarités entre la science et la population depuis le XVIIIe siècle – curieux et lettrés, novices et spécialistes, profanes et professionnels.
Le débat qui agite aujourd’hui les scientifiques sur le réchauffement climatique ou les OGM montre bien toute la difficulté qu’ont scientifiques et militants écologistes à trouver un terrain commun de discussion. De ce fait, en dehors des polémiques caricaturales qui animent les médias, comment identifier les scientifiques ou les militants (donc aussi leurs revues) qui ont une posture intellectuelle ou une argumentation plus citoyenne que d’autres, en sachant que leurs arguments ne se vérifieront que dans quelques années, si ce n’est dans quelques décennies ?
Sans aucun doute ce colloque a-t-il eu le mérite de souligner la situation présente, marquée par exemple par les intuitions de Michel Callon sur la « science de plein air » opposée à la « science confinée », ou la notion de Bruno Latour de « recherche » opposée à « science ». Ces différentes polarités montre que le vieux problème « expert-profane » (Wynne) prend désormais des formes différentes, et, par exemple, est aujourd’hui distinct du temps où la science ne s’était pas encore professionnalisée. La tension entre science et savoir populaire a été traitée dans ce colloque en s’appuyant explicitement sur la notion de « vigilance » (signifiant une attention et une sensibilité à la nature) et en se cantonnant uniquement à trois sujet de dimension « écologiste » : « Les sciences naturalistes et le savoir de la communauté », « Les sciences naturalistes et le savoir local » et « Les sciences naturalistes et le souci populaire de la connaissance ».
Cela ne suffit pas à envisager les revues de cet atelier. En effet, au-delà du problème écologique, il existe bien d’autres sciences dont l’engagement « citoyen » pourrait être mesuré, que ce soit en psychiatrie, en sociologie, en bioéthique, ou encore en histoire avec la problématique du « devoir de mémoire » et de la « révélation » des faits.
En conséquence, au lieu d’un « point historique », comme nous l’avons fait jusqu’alors dans nos ateliers, je propose pour ce thème de parler plutôt de « revues de sciences et de société » en étudiant l’évolution de leur concept éditorial à travers le temps et leur situation depuis une trentaine d’années. De même, au lieu d’un découpage chronologique pour lister des titres, je vous propose en conclusion un « Petit panorama des revues françaises contemporaines de sciences et de société » classées par domaines de compétences et/ou de spécialités. Ce panorama n’est évidemment pas exhaustif et propose un choix de revues tout à fait subjectif qui invite à être complété de vos propres lectures.

2. Évolution du concept éditorial de la revue de sciences
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Dans les années 1990, on pense qu’à travers le monde il existait plus de 100 000 titres vivants et fréquemment mentionnés de périodiques de sciences. Aucune bibliothèque ne les possède tous. Ainsi, il n’est guère possible de faire un inventaire précis de la production. La France publie alors elle-même à la même période près de 1 500 titres. Nombre de ces publications indiquent le succès d’une formule éditoriale née il y a… quatre siècles ! En effet, l’histoire des périodiques primaires suit de très près celle de l’activité de recherche, de son émergence et de son développement.
Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, la correspondance reste le mode privilégié des échanges savants, les livres circulant lentement et ne pouvant rendre compte du foisonnement intellectuel qui caractérise l’Europe.
En 1665, deux nouvelles publications périodiques présentent, pour la première fois, des travaux scientifiques. Le Journal des sçavants s’adresse, chaque semaine, à un public éclairé. Descriptions d’expériences permettant d’expliquer les phénomènes naturels y côtoient les nouvelles parutions et les décisions des tribunaux, civils et religieux. Jusqu’en 1702, il accueillera les comptes rendus de l’Académie royale des sciences fondée en 1666. Le Dictionnaire de Trévoux dit ainsi en 1704 que Le Journal des sçavants a été inventé « pour le soulagement de ceux qui sont ou trop occupés ou trop paresseux pour le lire en entier. C’est un moyen de satisfaire sa curiosité et de devenir savant à peu de frais… Comme ce dessein a paru très commode et très utile, il a continué sous des titres différents ».
En Angleterre, les Philosophical Transactions deviendront l’organe officiel de la Royal Academy et le modèle des journaux que lanceront les sociétés savantes naissantes. Il faudra un siècle pour qu’apparaissent les premiers titres spécialisés comme le Chemisches Journal en 1778 et les Annales de Chimie de Morveau, Lavoisier, Monge, Berthollet et de Fourcroy en 1789.
Le succès de ce nouveau mode de communication s’affirme. Certains recensements évoquent l’existence, dès cette époque, de 700 périodiques scientifiques et médicaux ; d’autres mentionnent 100 titres non médicaux. Quoiqu’il en soit, en 1800, la majorité d’entre eux sont d’origine allemande.
Au XIXe siècle, l’accroissement du nombre de revues spécialisées accompagnera la révolution industrielle et l’apparition d’activités professionnelles nouvelles. À la spécialisation disciplinaire s’ajoute une diversification des publications selon qu’on s’adresse aux ingénieurs, aux techniciens, voire aux artisans. Déjà, l’Europe n’a plus l’apanage des publications scientifiques. Des sociétés savantes sont créées aux États-Unis, au Chili, en Chine ou au Japon. Comme ailleurs, leurs bulletins présentent les travaux examinés en séance et la traduction des articles majeurs d’abord publiés à l’étranger. Les premières revues professionnelles et de vulgarisation paraissent en Grande-Bretagne et aux États-Unis avant le milieu du siècle. En France, il faudra attendre le Second Empire.
Cinq mille titres circulent en 1865, dix mille en 1900 : face à cette prolifération, les Allemands créent les premiers bulletins bibliographiques signalant des articles parus : les Zentralblätter. À la veille de la Grande Guerre, 40 % des travaux ainsi recensés sont en langue allemande, 30 % en français, 12 % en anglais.
Depuis, l’explosion du nombre de périodiques scientifiques a pu paraître sans limite. Il y a trente-cinq ans, l’un des premiers à avoir pratiqué la bibliométrie, Derek J. de Solla Price, estimait que le nombre d’articles publiés doublait tous les douze ans ! Avec une croissance annuelle en sciences exactes des publications de 7 % et de 3 à 4 % en sciences sociales, les périodiques existants n’ont pu accepter tous les articles de qualité. Ils ont donc éclaté en séries de plus en plus spécialisées. Par ailleurs, l’autonomisation de nouvelles disciplines scientifiques a suscité la création de nouveaux titres.
Exponentielle ou non, l’augmentation du nombre de périodiques est un défi à quiconque veut accéder aux travaux publiés. La pression du nombre de publication n’a fait que susciter l’apparition d’articles redondants ou partiels d’une qualité parfois discutable, et la création de nouveaux titres. Cette prolifération des périodiques, et la dispersion des travaux qu’elle entraîne, freine l’accès à ces recherches. Si cela était nécessaire, faudrait-il consulter 676 périodiques provenant de 42 pays pour connaître les 2 863 articles en 23 langues publiés sur le sida en 1987 (cf. Science, vol. 17, n° 1-2, 1989, p. 49-60) ?
L’ « Avis » aux lecteurs des Observations sur la Physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts, publié en 1793, décrit le périodique de recherche tel qu’il existe encore aujourd’hui dans les grandes lignes : ainsi, dans le but d’améliorer la communication entre « vrais savans » et de leur offrir « un dépôt où ils ont droit de prendre acte de leurs découvertes » et « d’accélérer également le progrès des Sciences », la création d’un nouveau titre de référence s’imposait tel que celui-ci : « Ces motifs ont fait désirer qu’un ouvrage périodique, d’un débit sûr & animé, annonçât les découvertes qui se font chaque jour dans les différentes parties des Sciences, soit par des notices abrégées, soit par des Mémoires très étendus, qui continssent le développement de toutes les preuves de ces découvertes, en traçant la marche de l’esprit inventeur […]. Nous regretterons en conséquence ce qui ne seroit que compilation indigeste & dénuée de vues neuves & utiles. L’importance des matières, la manière dont elles seront présentées, nous déciderons sur le choix des morceaux qui doivent être insérés dans ce Recueil. »
Déjà, à cette époque, le périodique scientifique est à la fois le recueil public de l’activité de recherche à laquelle il sert d’archives et le moyen de communication, officiel et formel, qu’il est encore.
Dès 1850, les chimistes ne peuvent plus rester au fait des travaux de tous leurs collègues disséminés dans le monde. Les Anglais et les Allemands tentent alors de collecter tout ce qui est paru, d’en faire une courte présentation – article par article – et de publier le tout sous une même couverture. Les bulletins signalétiques sont nés.
La volonté de conduire des recensements exhaustifs de la littérature scientifique suscite la création d’associations internationales spécialisées et l’émergence d’une nouvelle activité professionnelle, celle de documentaliste.
Après la Première Guerre mondiale, l’accès aux travaux étrangers est devenu un objectif économique et stratégique que les Alliés ne voudront pas laisser dans les mains de l’Allemagne. La Commission internationale de coopération intellectuelle de la Société des Nations consacrera une partie de ses efforts à l’organisation de la bibliographie scientifique et au développement de… l’esperanto.
Dans les années 1930, le développement des techniques de reproduction des publications va bouleverser leur mode de diffusion. Les documentalistes découvrent la microphotographie qui permet la reproduction d’une revue dans son entier. Depuis ce jour, la fin des revues de sciences est annoncée.
En 1938, le cristallographe John D. Bernal en appelle à une réorganisation de la recherche qui donnerait toute sa place aux échanges internationaux et à la communication scientifique. Les nouveaux moyens de duplication rapide dont disposent les centres de documentation, permettent, pense-t-il, d’envisager la création de services de sélection et de distribution des articles directement fournis par les auteurs. La disparition des périodiques scientifiques à court terme est à nouveau évoquée. Cependant John D. Bernal était en avance sur ton temps… En misant sur le développement technologique pour améliorer la communication scientifique, il devenait le précurseur de bien des innovations d’après-guerre, des groupes d’échanges d’information (IEG) aux revues en lignes aujourd’hui en passant par les revues électroniques dans les années 1990.

3. Situation des revues de sciences
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Grâce à la vente en kiosque, des magazines comme Science et Vie qui tire à 420 000 ex., La Recherche à 113 000 ex., ou même des revues professionnelles, sont connus de tous. En revanche, repérer les 1 500 périodiques de sciences qui publient des études et des travaux, des communications, des dossiers, des synthèses de qualité, des résultats expérimentaux ou des articles de fond à 1 000 ex. est d’une autre difficulté.
L’enquête sur la situation des périodiques de sciences et de techniques français en 1984 a été réalisé en 1986 à la demande du ministère chargé de la Recherche à partir d’un ensemble de 1 460 revues à « vocation nationale ou internationale ». Les résultats permettent de dégager les grands traits qui caractérisent ce type de revues :
— La majorité des titres sont publiés par des laboratoires, des associations et des collectifs de chercheurs, d’enseignants, de spécialistes des domaines.
— 72% des revues recensées tirent à moins de 2 000 ex., le tirage moyen s’établissant à 1 000 ex. (en sciences sociales plutôt 700, en sciences et techniques plutôt 3 000).
— 62% de ces titres sont subventionnés : les Sciences exactes à 66 %, les Sciences de la Terre à 76 %, les Sciences sociales à 81 %.
— Domaines couverts par les revues de « Sciences » : Archéologie, Éducation-Pédagogie, Économie, Ethnologie, Géographie, Histoire, Linguistique, Médecine-Éthique, Psychologie-Psychiatrie, Sciences de la Terre.

4. Petit panorama des revues françaises de sciences, par discipline
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Bibliographie
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Les revues de sciences sociales en ligne : le projet Cairn
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Par Thomas Parisot, responsable commercial de Cairn (» http://www.cairn.info)

Cairn

Cairn

Portail de revues de sciences humaines et sociales de langue française, Cairn a été lancé en 2005 à l’initiative de quatre maisons d’édition, trois françaises (Belin, La Découverte et Érès) et une belge (De Boeck). Ce projet, soutenu par la Bibliothèque nationale de France et le Centre national du livre, rassemble un nombre croissant de revues majeures des différentes disciplines des sciences humaines et sociales. Le portail s’ouvre également aux revues de débat, aux revues professionnelles et aux revues d’intérêt général.
Le portail accueille aujourd’hui près de 250 revues. Pour partie en accès libre, pour partie en accès conditionnel, chacun de ces titres y est présent, sauf exception, depuis son premier numéro 2001 jusqu’au dernier numéro paru.
» Téléchargez le diaporama Powerpoint mis au point par Thomas Parisot pour l’atelier.

Introduction. Cairn.info : le projet

La situation de l’univers des revues de sciences humaines et sociales
— Une érosion des modes de diffusion traditionnels des revues
— De nouvelles attentes des auteurs et des lecteurs : accessibilité maximale, dans l’espace et dans le temps, des ressources&nbps;; visibilité immédiate des travaux.
Un retard important des publications francophones
Un mouvement emblématique pour d’autres types de publications : ouvrages collectifs, monographie, etc.
L’outil Cairn
Un outil mutualisé
La recherche d’un équilibre :
— Utilisateurs / éditeurs
— Public / privé
— Gratuit / payant
Les caractéristiques
Une bibliothèque numérique …
De sciences humaines et sociales …
De langue française …
Centré sur les parutions récentes (2001 – … )

1. Les usages

Le public
— Un trafic en progression constante sur le site
— Un public qui va au-delà du monde universitaire (enseignants-chercheurs et étudiants de troisième cycle représentant moins de la moitié des visites)
— Un public jeune
— Quelques disciplines nettement privilégiées par les lecteurs : la psychologie avant tout, dans une moindre mesure la sociologie et l’histoire
Le rôle central des bibliothèques
Les ressources de Cairn viennent principalement des abonnements des bibliothèques universitaires ; les bibliothèques françaises représentent de ce point de vue la moitié des licences d’accès, le Canada près de 30 %, le reste du marché se répartissant en grande partie entre les pays d’Europe. Le public déborde ainsi nettement le territoire français, mais également les zones francophones.
Une transformation des attentes
Au-delà des revues, le public semble prêt à accueillir sur la même plateforme d’autres objets éditoriaux : ouvrages collectifs, actes de colloque, monographies de recherches, manuels, presse…

2. De nouveaux possibles

L’accès illimité et immédiat
C’est la révolution, induite par internet et prise en charge par des plateformes comme Cairn, qui transforme radicalement les relations entre les revues et leurs publics :
Disparition des contraintes d’exemplaire
Accès aux contenus à travers les moteurs de recherche, qui positionnent les revues de sciences sociales comme des références immédiatement disponibles
Accès « sur site » et « en « accès nomade »
Interropérabilité & complémentarité
Un certain nombre de plateforme d’accès aux revues de sciences humaines et sociales existent, mettant parfois même simultanément à disposition les mêmes contenus. Les complémentarités sont à penser entre les projet, comme le montre l’exemple du partenariat entre Cairn et revues.org, ainsi que la multiplication des passerelles d’interropérabilité avec les plateformes patrimoniales (Gallica ou Persée)
L’hypertextualité
Elle permet le tissage des références entre articles, entre bibliographie, entre citations et cités, et peut faire ainsi apparaître rapidement et de manière fiable un réseau d’enquêtes, de réflexions et de savoirs cohérents.

3. Un regard économique

Un marché en émergence
Un double marché :
— Les particuliers (ventes d’articles à l’unité)
— Les institutions, en premier lieu les bibliothèques (ventes de licences sur des « bouquets » de revues). Ce second marché est très nettement prédominant.
La recherche d’un équilibre :
— Une croissance de 50 % par an
— la diffusion Cairn représente désormais, pour les revues de son catalogue, 20 à 25 % du chiffre d’affaires.
La logique des « Barrières mobiles »
La « barrière mobile » est la limite temporelle, choisie par chaque revue, à partir de laquelle les contenus sont en accès libre d’une part (pour la période antérieure), réservé d’autre part (pour la période postérieure). Par exemple, une revue peut choisir de réserver l’accès à ces contenus pour les deux années les plus récentes, et offrir l’accès libre pour ses fonds antérieur à ces deux ans. Chaque revue choisit sa barrière mobile et définit ainsi un modèle économique. La barrière mobile moyenne est de 3,8 ans.
Une période d’accès payant d’environ trois ans paraît pertinente en regard, tout d’abord, de la longue durée de vie des contenus de ces revues (plus de 50 % des articles consultés, au sein des établissement utilisateurs de Cairn, sont antérieurs à trois ans), ce qui permet à la revue d’associer la visibilité et accessibilité de ses fonds avec la valorisation de ses parutions récentes.

Parcours des revues sélectionnées
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1. L’Autre, revue transculturelle
2. Alliage, Culture – Science – Technique
3. Études, Hors série n° 49 : « Bioéthique, du début à la fin de vie »
4. Courrier de la planète
5. Réflexiences

1. L’Autre, revue transculturelle
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» Le site de la revue: www.revuelautre.com
3 numéros par an. Prix au numéro : 23 euros. » Page d’abonnement sur le site de la revue
Contacter la revue : lapenseesauvage@free.fr, téléphone : 04 76 42 09 37

L'Autre, 2009, Vol. 10, n°2

Une présentation de la revue et de son projet : Éloge de l’altérité

» Voir la page de présentation sur le site de la revue

« L’altérité
La question de l’altérité est au cœur de la psychopathologie actuelle comme elle est au cœur de nos sociétés modernes, mouvantes, plurielles, métissées. Pourtant nommer “l’autre” fut une entreprise difficile et complexe car si le concept s’impose, les mots effarouchent. Et si en nommant l’altérité, on la stigmatisait… Si au lieu de réunir, de contraindre à penser autrement, d’inviter à rêver, de donner envie de connaître, on séparait, excluait, enfermait ! Dire, nommer, définir, pour comprendre, pour connaître, pour étudier, pour donner envie de chercher encore et toujours du côté du singulier, de l’humain, de ce qui en nous ne peut être réduit à l’insignifiant par ce qu’un autre la jugé comme tel ! Dire pour comprendre et pour soigner, dire pour se métisser, pour se transformer et pour faire reculer les limites de l’incommunicable, de ce qui est supposé n’être pas important car entrant dans une catégorie “autre” et non pas “même”.
Tendre vers l’universel certes mais avec la contrainte du singulier
Sortir de la dichotomie désuète, l’universel contre le particulier, l’universel contre le culturel. Aller vers une pensée et une méthode qui n’évitent pas la complexité du singulier et du collectif, de l’inconscient et des appartenances, du même et de l’autre. Penser donc le complémentarisme, c’est-à-dire, comme le préconisait Devereux, être capables d’utiliser plusieurs référents de manière obligatoire mais non simultanée et donc pour cela reconnaître la spécificité de l’approche de l’autre. Ne pas se satisfaire d’une position universaliste abstraite et minimaliste, au nom de l’universel inféré, ne plus remettre en question nos difficultés à faire et à penser avec les autres pour les transformer en défis créateurs. Car “la ressemblance n’existe pas en soi : elle n’est qu’un cas particulier de la différence, celui où la différence tend vers zéro” (Lévi- Strauss) ; alors tendre vers l’universel certes mais avec la contrainte du singulier, du différent, du particulier, de l’intime, de l’inconscient. »

2. Alliage, Culture – Science – Technique
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» Le site de la revue : www.tribunes.com/tribune/alliage
Parution irrégulière (2 à 4 numéros par an). Prix au numéro : 13 euros. » Page d’abonnement sur le site de la revue
Contacter la revue : alliage@unice.fr, téléphone : 04 93 86 87 93

Alliage, n° 63, 10/2008

Alliage, n° 63, 10/2008

À propos :

« Alliage, une revue à trois dimensions:
– Le vecteur d’une réflexion de fond sur les rapports de la culture, de la technoscience et de la société.
– Un lieu de la création culturelle rencontre la recherche scientifique.
– Un outil d’information sur les realisations de la culture scientifique et technique, les livres, films, expositions, etc. »

À noter :
Le contenu des parutions depuis 1993 (n°16) jusqu’à 2008 (n°63) est disponible en ligne » à partir de la page d’accueil. Mais, prévient l’éditeur :

« Les articles consultables sur ce site ne doivent pas être considérés comme une version électronique de la revue. Ils n’en fournissent que les contenus textuels, et ne rendent pas justice à la mise en page soignée et à l’illustration recherchée qu’Alliage s’efforce d’offrir, et que les lecteurs potentiels sont vivement encouragés à trouver dans version papier de la revue, la seule à faire référence. »

3. Études, Hors série n° 49 : « Bioéthique, du début à la fin de vie »
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» Le site de la revue : www.revue-etudes.com
Prix au numéros : 11 euros ; Hors série : 15 euros. » Page d’abonnement de la revue
Contacter la revue en ligne » ici

Études, Hors série 2009

Études, Hors série 2009

Présentation du numéro

« Cinq ans après l’adoption de la “loi relative à la bioéthique” de 2004, tout au long du premier semestre 2009, des états généraux se déroulent à travers la France. Ils sont destinés à préparer le ré-examen, qui devrait avoir lieu en 2010, de cette loi de 2004. Pour que, sur ces questions sensibles et décisives, le débat ne soit pas confisqué par les seuls experts, mais que les citoyens y soient associés et que les différents points de vue puissent s’exprimer, les échanges se multiplient un peu partout en France, y compris au sein de l’Église catholique, à l’initiative de personnes et d’institutions diverses.
La revue Études a souhaité s’associer à l’ensemble de cette réflexion en proposant ce numéro hors-série, “Bioéthique, du début à la fin de vie”. Il rassemble vingt-deux articles publiés sur trente ans. Ce ne sont pas forcément les textes plus récents. Aussi souvent que possible, il s’agit d’articles publiés au moment de l’apparition d’une grande innovation médicale ou sociale, ou à un moment de débat approfondi, comme lors de la préparation des « lois de bioéthique » de 1994 et de 2004 et de celle qui se prépare pour 2010.
Leur intérêt toujours réel pour la réflexion d’aujourd’hui a justifié qu’ils soient ainsi rassemblés, donnant un panorama très large des thèmes à aborder dans les débats en cours.

[» Lire sur le site de la revue]

4. Courrier de la planète
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» Le site de la revue : courrierdelaplanete.org
Parution trimestrielle (4 numéros par an). Prix au numéro (format papier) : 10 euros. S’abonner sur le site de la revue.
Revue papier, Le Courrier de la planète rend également disponible sur leur site internet une partie du contenu de ses parutions depuis 1999 (n° 51).
Contacter la revue : cdp@courrierdelaplanete.org

Le Courrier de la Planète, n° 91 (2010)

Le Courrier de la Planète, n° 91 (2010)

Présentation du projet et des ambitions de la revue

« Le projet
L’association AIDA-Le Courrier de la planète a été créée en 2004 pour continuer et soutenir le projet du magazine après la disparition de l’association Solagral qui avait porté ce projet jusque-là. […] Il s’agit donc toujours d’offrir un espace de débat entre différents milieux (universitaires, ONG, politiques, privés…) sur les questions de mondialisation, en s’appuyant sur l’approche scientifique pour nourrir le débat citoyen. Nous espérons grâce à cet outil papier contribuer à l’information du grand public et à la réflexion des acteurs politiques.
Trois ambitions
Le magazine Courrier de la planète, créé en 1991, poursuit ainsi trois ambitions :
>>Fournir des clés d’analyse.
Définitions, chronologies, cartes et schémas synthétiques, données chiffrées, éléments bibliographiques: la section Repères de chaque numéro fournit un outil pédagogique directement employable.
>>Offrir un espace de discussion.
L’ambition est de pouvoir discuter des questions de mondialisation grâce à la confrontation des points de vue issus de tous les milieux.
>>Donner des points de vue diversifiés.
Grâce à un réseau international de correspondants issus de tous les milieux : associations, universités, médias, entreprises, pouvoirs publics, organisations internationales, le Courrier veut réunir des points de vue souvent dispersés. »

[» Lire la présentation sur le site de la revue]

5. Réflexiences, magazine de la culture scientifique
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Le site de la revue : www.reflexiences.com
Portail en ligne. Accès gratuit. 7 numéros (2005 à 2007) disponible au téléchargement, en pdf.
» Contacter les rédacteurs en ligne

Réflexiences
Réflexiences est un projet de communication et de vulgarisation scientifique s’adressant notamment au public jeune et adolescent. Des rubriques thématiques permettent d’accéder à des dossiers de référence : » en Histoire des sciences (sur l’histoire de la notion de races, l’histoire de l’informatique, la dérive des continents…), » sur le thème Sciences et société (les biocarburants, les nanotechnologies, les puces RFID…) » mais aussi des portraits de chercheurs.