Après-midi Plateau #1, Hors limites 2026
18 septembre 2025 • 14:00-17:30
Bibliothèque Elsa Triolet, Bobigny
4 rue de l’Union (s’y rendre via Google Maps)
Le comité de pilotage #1 aura lieu le matin même, de 9h30 à 12h30
14h-14h45 : 1er plateau
Lecture par Séphora Pondi, suivie d’un échange
Avale, Grasset, août 2025
Animée par Sophie Joubert, conseillère littéraire
Juillet 2018, soir de la finale de la Coupe du Monde de football. Un jeune homme se cache dans les WC d’un centre commercial, les mains couvertes de sang. Il se fait appeler Tom. Ce fils unique de 29 ans, de son vrai nom Romain Marais, est étudiant en pharmacie et depuis l’enfance l’objet de brimades, de rejets et de frustrations qui l’ont mué en homme largué et érotomane, aux prises avec d’étranges désirs de dévoration. Jeune actrice noire en pleine ascension, Lame se livre à des séances d’hypnose pour soigner un eczéma qui la ronge. Plongée dans un état second, elle revisite son enfance en banlieue, sa rencontre décisive avec son amie Génia, ses rêves de cinéma… et tente ainsi d’échapper à un sentiment de menace qui la hante.
L’un est un monstre en puissance ; l’autre une comédienne en devenir qui réalise que ce corps, qu’elle veut offrir et voir vibrer au contact du monde, lui échappe et la met en danger. Les deux trajectoires vont se juxtaposer jusqu’à leur collision…
Comédienne de formation, Séphora Pondi est diplômée de l’ERACM, école supérieure de théâtre, et pensionnaire de la Comédie-Française depuis 2021. Elle a récemment joué dans deux pièces, Hécube, pas Hécube de Tiago Rodrigues, et Trois fois Ulysse de Claudine Galea créée par Laetitia Guédon. Scénariste, son premier long-métrage (co-écrit avec Tara Lindström) est en cours de développement.
14h45-15h30 : 2EME plateau
Rencontre avec Ramsès Kefi
Quatre jours sans ma mère, Philippe Rey, août 2025 – 1er roman
Animée par Sophie Joubert, conseillère littéraire
Un soir, Amani, soixante-sept ans, femme de ménage à la retraite dans une cité HLM paisible en bordure de forêt, s’en va. Pas de dispute, pas de cris, pas de valise non plus. Juste une casserole de pâtes piquantes laissée sur la cuisinière et un mot griffonné à la hâte : « Je dois partir, vraiment. Mais je reviendrai. » Son mari Hédi, ancien maçon bougon, chancelle. Son fils Salmane s’effondre. À trente-six ans, il vit encore chez ses parents, travaille dans un fast-food, fuit l’amour et gaspille ses nuits dans un parking avec son meilleur ami, Archie, et d’autres copains cabossés.
Père et fils tentent de comprendre ce qui a poussé le pilier de leur famille à disparaître. Alors que Hédi réagit vivement, réaménage l’appartement, enlève son alliance, Salmane met tout en œuvre pour retrouver sa mère. Son enquête commence, avec de maigres indices – une lettre, un chat tigré, une clé rouillée –, et remue un nombre incalculable de regrets. Il pressent que ce départ est lié à l’histoire de ses parents, orphelins émigrés de Tunisie. Il devine aussi que l’événement va tous les transformer, surtout lui, Salmane, qui voit enfin advenir son passage à l’âge adulte.
Après des études d’histoire et une parenthèse dans la restauration, Ramsès Kefi se lance dans le journalisme au Bondy Blog et pour Rue89. En 2016, il rejoint le service Société de Libération, où il se spécialise dans les périphéries. En 2022, il part pour la revue XXI avec qui il publie À la base, c’était lui le gentil, un livre sur les rixes adolescentes.
pause
15h45-16h30 : 3EME Plateau
Rencontre avec Nassera Tamer
Allô la Place, Verdier, août 2025 – 1er roman
Animée par Sophie Joubert, conseillère littéraire
« Longtemps l’arabe s’allie pour moi à l’amer. Je l’ai rejeté de tout mon corps et il me revient par vagues. Je ne l’ai jamais vraiment perdu et j’ai du mal à penser qu’on puisse perdre une langue. Je vis dans la langue de mes parents comme elle vit en moi. »
Cette « langue-chimère » avec laquelle la narratrice essaie de renouer, c’est le darija, l’arabe marocain. Séparée de ses parents, par une mer et un empêchement existentiel, elle trouve des subterfuges : elle traîne dans les taxiphones parisiens pour l’entendre, y prête attention dans la rue ou les transports en commun, prend des cours à l’Institut du monde arabe, et surtout, forme un tandem linguistique, par écrans interposés, avec Mer, qui vit au Maroc.
De Paris au Havre, de Casablanca à Toronto, des fils affectifs et culturels se tissent, se défont puis se refont. Les taxiphones bruissent de ces histoires qu’on se raconte à distance.
Née en 1982 au Havre, Nassera Tamer a étudié le droit et la littérature.
Allô la Place est son premier roman.